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Josée Blanchard

13 mai 2014

Cette semaine, je visite… le Cégep de Sherbrooke

Auteur : Josée Blanchard

cegepVous connaissez tous le Cégep de Sherbrooke, bien sûr! Vous savez que c’est un établissement d’enseignement supérieur qui offre des programmes d’études préuniversitaires, techniques et de la formation continue dans des domaines très variés. Mais connaissez-vous vraiment le Cégep? Saviez-vous qu’on y fait aussi de la recherche scientifique?

La recherche, chasse gardée des universités?

Effectivement, quand on parle de recherche, la plupart d’entre nous pense aux universités. J’ai eu une belle surprise il y a quelques années quand j’ai découvert qu’il y avait aussi de la recherche au Cégep. Oui, la recherche qu’on y effectue a d’abord un but éducatif et est liée à la formation des étudiants, mais elle concerne aussi de vrais chercheurs, de vraies incertitudes scientifiques et techniques, de même que, parfois, des partenaires privés!

Éclairez-moi!

Un des sujets bien exploités au Cégep est la lumière et son effet sur les humains et l’environnement. Et je ne vous parle pas de simples expériences prédéfinies dont les résultats sont déjà connus, mais de réelles interventions sur le terrain.

Par exemple, on étudie l’impact de l’éclairage nocturne sur les bandes riveraines (croissance des algues…). Aussi, on travaille avec des producteurs de légumes en serres afin d’évaluer l’impact de l’éclairage sur la croissance des plantes, que ce soit leur quantité ou leur qualité nutritionnelle.

Je collabore, tu collabores

Le Cégep est aussi un partenaire important pour plusieurs acteurs de la région. Par exemple, il a conclu un accord avec une entreprise privée afin d’héberger temporairement une équipe sur son campus. Elle y est depuis maintenant un an!

Le département de Techniques de santé animale collabore également avec Immune Biosolutions, une entreprise en démarrage de Sherbrooke pour l’aider dans ses recherches impliquant des poules. C’est vraiment une situation « gagnant-gagnant », car non seulement l’entreprise profite de services à moindre coût, mais les étudiants du Cégep ont l’occasion de vivre des situations authentiques d’apprentissage, tout en participant à l’avancement scientifique!

Le développement durable au cœur des priorités

Il faut savoir que le Cégep de Sherbrooke est le premier établissement public  carboneutre au monde, oui vous avez bien lu, au monde! L’établissement a réduit sa consommation d’énergie de 38 % et ses émissions de CO2 de 85 % depuis la mise en œuvre de ce vaste projet d’efficacité énergétique. La réduction de l’utilisation de l’eau potable compte également parmi les priorités du Cégep, qui a diminué sa consommation de plus de 60 %.

D’ailleurs, plusieurs projets pédagogiques et scientifiques ont une portée environnementale et humanitaire comme la production de biocarburant à partir d’huiles alimentaires usées, la détection de certains polluants dans l’eau et le traitement des eaux usées. La science de l’énergie solaire a aussi été intégrée à la recherche appliquée des apprentis techniciens, entre autres, pour optimiser les travaux agricoles des pays en voie de développement.

Voici trois exemples de projets d’étudiants en Technologie de maintenance industrielle et en Techniques de génie mécanique réalisés en Afrique avec la contribution de l’enseignant Pierre Masson :

moulin

  • Moulin solaire : le moulin remplace la mouture manuelle du mil, provoquant une production accrue de farine et le réinvestissement des profits dans la communauté. Cette technologie permet aux femmes sénégalaises de consacrer le temps ainsi récupéré à des tâches plus bénéfiques (maraichage, scolarisation, etc.).
  • Pompe solaire : cette pompe est beaucoup plus efficace que la pompe manuelle. Les femmes voient ainsi leur tâche allégée et peuvent davantage consacrer de temps au maraichage, travail grandement facilité par la pompe solaire qui permet d’acheminer l’eau des puits profonds vers les champs.
  • Les Porteurs d’eau : il s’agit  d’un groupe d’étudiants en Techniques de génie mécanique qui tente de développer des moyens simples et efficaces pour assurer à des populations démunies un accès à l’eau potable en utilisant des énergies renouvelables pouvant être autogérées par les bénéficiaires.

De réels débouchés

Une dizaine de programmes d’études du Cégep de Sherbrooke intègrent des projets de recherche. C’est le cas notamment en Technologie d’analyses biomédicales, en Techniques de bioécologie, en Techniques de santé animale et en Techniques de laboratoires : biotechnologies (TLB). Selon les enseignantes, environ la moitié des étudiants inscrits au programme TLB poursuivent leurs études à l’université; la plupart en microbiologie et en biotechnologie, mais aussi en génie chimique, en génie biotechnologique ou en pharmacologie. Selon leur formation et les ententes entre établissements, ils peuvent se faire créditer jusqu’à un an de cours universitaires. L’autre moitié qui n’opte pas pour l’université va plutôt vers le marché du travail, par exemple, comme technicien des travaux pratiques pour la préparation des laboratoires dans les écoles secondaires, mais aussi dans des entreprises de chez nous ou d’ailleurs. Neptune, qui a participé à l’élaboration d’une Attestation d’études collégiales (AEC) en Opération et contrôle de procédés chimiques,  en embauche régulièrement.

En bref, le Cégep de Sherbrooke demeure une ressource à découvrir davantage tant il y a des initiatives innovantes et diversifiées. Pour en savoir plus, contactez Julie Dion au 819 564-6350 poste 5172.

Je tiens à remercier Marie-Hélène Laprise, enseignante en technologies de laboratoire, Johanne Roby, enseignante en Chimie, et Julie Dion, conseillère pédagogique, pour la belle visite de leurs locaux et leurs explications passionnantes…

Josée

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