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20 septembre 2010

La semaine des biotechs et l’année des grands remous dans l’industrie

Auteur : Sherbrooke Innopole

La semaine dernière fut celle des biotechs, et donc une belle occasion pour l’industrie de se pencher sur l’avenir de ce secteur qui vit des changements importants. Sherbrooke Innopole aimerait connaître votre opinion sur l’avenir des biotechnologies au Québec et à travers le monde.

Portrait global : des petites et des grandes pharmas

Il n’y a pas si longtemps reines de l’industrie en sciences de la vie, les entreprises œuvrant dans l’industrie de la pharmaceutique et des biotechnologies se voient aujourd’hui dans l’obligation d’opérer une restructuration profonde pour se prémunir des dangers qui les guettent.

Plusieurs causes sont à l’origine de la crise structurelle et de la frénésie de rachats que vivent présentement les pharmaceutiques : le manque d’investissement dû au risque; des portefeuilles souvent trop peu diversifiés; l’extinction des brevets qui protègent les produits et qui résultent en une concurrence de la part des marques génériques; le manque de nouvelles molécules à commercialiser; les exigences accrues des autorités sanitaires; le besoin d’externalisation de R-D; le vieillissement de la population; la demande de médicaments de pays émergents, etc. Qui plus est, le temps est un facteur non-négligeable, puisqu’entre l’idée d’un nouveau médicament et sa mise en marché, il peut facilement s’écouler 14 années. (1)

Du côté des biotechnologies, au Québec du moins, c’est plutôt le financement qui pose le problème le plus important. Selon deux experts, Jacques Bernier, à la tête de Teralys, un fonds de capital-risque, et Yves Rosconi, dirigeant de Theratechnologies et président de Bioquébec : Au cours des dernières années, les financiers de la biotech ont saupoudré trop de fonds sur trop de projets différents. (2)

Yves Rosconi résume ainsi la situation : «  Les grandes pharmas ont besoin des médicaments développés par les petites biotechs puisqu’elles ont de plus en plus de difficulté à en découvrir elles-mêmes dans leurs propres labos. Et les petites pharmas ont besoin de l’argent et de l’expertise des grandes pharmas pour développer leurs découvertes et les amener sur le marché. » (3)

Fusions et acquisitions

On comprend mieux pourquoi une des solutions privilégiées par plusieurs compagnies pharmaceutiques de R-D confrontées à de tels défis a été de fusionner avec des plus gros joueurs de l’industrie. C’est ainsi que l’on a pu voir une vaste opération de sauvetage réciproque entre les pharmas et les biotechs en 2009.

C’est le cas de Wyeth, classé 10e en janvier 2009, qui s’est vu acquise par le leader mondial, l’américain Pfizer. L’annonce en janvier 2009 de la méga-fusion entre Pfizer et Wyeth semble avoir donné le pas pour l’industrie, alors qu’un nombre étonnant de fusions se sont opérées depuis. Des analystes voyaient déjà poindre à ce moment le « désespoir » des grandes compagnies pharmaceutiques.

Dans les dix dernières années, on a assisté à une concentration de plus en plus grande dans le secteur de la santé. Si l’on s’en tient aux données fournies par DealSearchOnline, cette concentration s’accélère.

En effet, en date du 31 décembre 2009, un total de 1345 fusions et acquisitions ont été annoncées, avec des prix totalisant plus de 694 milliards de dollars (4).Trois des 25 fusions les plus importantes ont été annoncées durant l’année 2009. En plus de l’acquisition de Wyeth par Pfizer, mentionnons celle de Solvay Pharmaceuticals par Abbott et celle de Schering-Plough Corporation par Merck.

Il y a deux semaines, c’était au tour du groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis de lancer une offre hostile sur la société américaine de biotechnologies Genzyme. Une offre de 18,5 milliards de dollars. Selon les dirigeants de Sanofi, Genzyme sous-performe par rapport à ses pairs et aurait intérêt à ce rapprochement.

C’est le genre de mariage qui s’est répété tout au long de l’année. Et même des spécialistes aux points de vue opposés s’accordent pour dire qu’au Québec, le salut des biotechnologies passera peut-être par des acquisitions, des rachats, des partenariats et des fusions. La présence de filiales canadiennes des grandes pharmaceutiques comme Merck, Pfizer, Bristol-Myers Squibb et Sanofi Aventis par exemple, favorise cette option de relance.

Sur la scène locale

Dans l’actualité de Sherbrooke, on rencontre un exemple probant de la nouvelle réalité des entreprises du secteur biopharmaceutique qui vivent ce genre de problématique reliée à un besoin de financement majeur pour la R-D. Il s’agit de l’entreprise Tranzyme Pharma, qui met au point des médicaments innovants à partir de petites molécules macrocycliques pour le traitement d’affections aigües et chroniques telles que les maladies gastro-intestinales et métaboliques.

L’entreprise de Sherbrooke a conclu une entente avec la société Bristol-Myers Squibb pour la découverte, le développement et la commercialisation de composés spécifiques agissant sur diverses cibles dans plusieurs domaines thérapeutiques. Bristol-Myers Squibb fournit un financement de 19 millions de dollars pour les deux premières années, et des versements jalonnés qui pourraient atteindre 80 millions de dollars pour chaque programme cible. (Voir l’article à ce sujet.)

La tendance de partenariats, fusions et acquisitions est lourde et ne rallie pas tout le monde. Certains observateurs soulèvent la question d’une certaine perte de contrôle, les décisions se prenant toutes dans les sièges sociaux aux États-Unis ou en Europe.

De l’argent qui attend d’être distribué

Le salut des petites biotechs passe peut-être par des partenariats avec les grandes pharmaceutiques, mais il n’en reste pas moins que plusieurs fonds sont disponibles pour aider l’industrie.

Le fonds Teralys Capital, un fonds qui investit dans d’autres fonds auxquels font appel les entreprises,  a 700 millions de dollars à investir, le quart dans les sciences de la vie. Avec Teralys, le Québec s’est doté du plus grand fonds d’investissement en capital-risque au pays. Ces capitaux sont fournis par le Fonds de solidarité de la FTQ et par Investissement Québec.

Un autre fonds de capital de risque a vu le jour à Sherbrooke, rendu disponible par Desjardins Innovatech et Sherbrooke Innopole. Il vise à soutenir notamment les entrepreneurs qui sont en début de commercialisation et dont les besoins de financement varient entre 250 000 $ et 1 M$. Pour être admissible au fonds Desjardins-Innovatech Sherbrooke, les entreprises doivent avoir au moins un client. Le souhait de Sherbrooke Innopole est de financer de 3 à 5 projets porteurs annuellement. Afin de propulser des entreprises à valeur ajoutée à Sherbrooke. (Pour plus de détails, consultez l’article à ce sujet.)

Les entreprises issues de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Bishop’s peuvent également compter sur MSBi Valorisation, l’une des quatre sociétés de valorisation des résultats de la recherche universitaire du Québec (SVUs). MSBi Valorisation investit énergie et capital dans les technologies prometteuses développées par les universités Bishop’s, McGill et de Sherbrooke et leurs centres de recherches affiliés, afin de faciliter le transfert de ces technologies vers le marché. MSBi soutient ainsi la création d’entreprises dérivées, ainsi que la croissance de sociétés existantes par l’octroi de licences. La relation étroite entre MSBi Valorisation et le fonds de capital de risque iNovia Capital favorise le financement de ces entreprises à plus long terme.

Ces fonds existent notamment parce que la mission des organismes qui les rendent disponibles est de créer de l’emploi et de développer l’économie, que ce soit à l’échelle de la province ou de la ville de Sherbrooke.

S’unir pour faire prospérer l’industrie

À la lecture de différents débats sur l’avenir des biotechs au Québec, on peut croire que toutes les pièces du puzzle sont là pour ramener cette industrie sur les rails. L’industrie des biotechnologies est encore bien vivante, à Sherbrooke comme dans le reste de la province. Le financement est là, il existe bel et bien plusieurs fonds pour soutenir l’industrie. Le gouvernement du Québec est aussi enclin à soutenir les entreprises de ce secteur, entre autres, grâce à la Stratégie biopharmaceutique québécoise et aux crédits d’impôts à la recherche et au développement. À nous tous de nous unir et de travailler ensemble pour faire prospérer cette industrie.

En cette semaine des biotechs, faites-nous part de vos commentaires sur l’avenir des biotechnologies à Sherbrooke et dans le reste de la province.

Pour en savoir plus

Pour en connaître davantage sur la filière-clé des Sciences de la vie à Sherbrooke et pour connaître tous les services d’accompagnement ou de financement disponibles par l’entremise de Sherbrooke Innopole, contactez :

Josée Blanchard, Ph.D., MBA,

Directeur, Développement des affaires

Sciences de la vie

jblanchard@sherbrooke-innopole.com

 

Sources :

(1) Le combat des biotechs, 2e round, Sophie Cousineau dans La Presse Affaires

(2) Le combat des biotechs, Sophie Cousineau dans La Presse Affaires

(3) Les pharmas à la rescousse des biotechs, Philippe Mercure, La Presse Affaires

(4) Profiter des fusions acquisitions dans le secteur pharma, Westein Forcast Invest

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