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Josiane Guay

9 mai 2018

La robotique collaborative démystifiée

Auteur : Josiane Guay

La robotique collaborative intrigue, interroge, intéresse le secteur manufacturier. Le récent déjeuner du GATE a permis de faire la lumière sur cette technologie en émergence et plus largement sur la révolution industrielle 4.0. Survol en trois points!

Déjeuner du GATE – Robotique collaborative et industrie 4.0

Contexte 4.0

« C’est la première fois de l’histoire qu’on voit une révolution d’avance! » lance d’emblée Luis Antonio De Santa-Eulalia, DG d’IntelliLab.org et professeur agrégé à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

Et ça va à vitesse grand V! Robotique avancée, infonuagique, implants technologiques, intelligence artificielle, impressions 3D, etc. : les technologies de tout ordre – physique, numérique, et même biologique! – se multiplient, se perfectionnent, se démocratisent rapidement, et peuvent interagir entre elles.

Ça met la table pour des innovations de produits, services et processus, bien sûr, mais aussi pour d’indispensables innovations managériales, insiste M. De Santa-Eulalia. « Il ne faut pas que l’innovation reste dans la shop; il faut en arriver à l’entreprise intelligente, voire à la société intelligente! »

  1. Robotique collaborative 101

On distingue trois types de robotique en milieu industriel, explique Yoann Béal, expert technique robotique chez STIM, basée à Sherbrooke :

  • Robotique traditionnelle: c’est la plus courante; on peut la voir avec une enceinte physique pour contenir le robot, en zone mixte contrôlée ou encore sans enceinte de sécurité. Dans ce dernier cas, la vitesse d’exécution du robot diminue, voire s’arrête plus l’opérateur s’approche.
  • Robotique collaborative: le robot peut travailler à côté de l’opérateur et même en interaction directe; il existe donc une zone de collaboration à l’intérieur de laquelle le robot ralentit, peut être guidé manuellement par l’opérateur, limite sa puissance, etc. mais sans s’arrêter.
  • Robotique en partage de zone: une avenue intéressante qui allie des caractéristiques des deux autres, c’est-à-dire que le robot – traditionnel ou collaboratif – travaille à pleines vitesse et puissance à côté de l’opérateur, sans enceinte mais dans une zone délimitée.

À noter qu’en mode collaboratif, les robots industriels sont assujettis à des exigences de sécurité dictées par la norme ISO-10218 – arrêt de sécurité, guidage manuel, surveillance de la vitesse et de la distance de séparation et limitation de la puissance et de la force par conception ou par commande, entre autres.

  1. Go! … ou pas

Vendu à l’idée d’intégrer un robot collaboratif dans votre usine? Pas si vite! répond Yoann Béal. « Il faut investir utile; c’est le besoin qui va permettre de sélectionner une technologie, qui sera peut-être collaborative… mais la plupart du temps traditionnelle. Il est donc très important de bien définir, analyser son besoin d’abord. »

« Il faut à cet effet que l’entreprise y réfléchisse en référant à son plan stratégique et qu’elle évalue son état de maturité technologique », renchérit Elaine Mosconi, DG d’IntelliLab.org et professeur à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

Si on s’oriente vers une solution de robotique collaborative, M. Béal propose les étapes suivantes :

  • Procéder à une analyse de risque
  • Définir le niveau de collaboration (occasionnelle, régulière, pleine collaboration)
  • Déterminer la répartition des tâches opérateur/robot
  • Mettre en œuvre un plan de communication interne
  • Créer une équipe projet spécialisée

À titre indicatif, les robots collaboratifs actuels peuvent soutenir une charge embarquée de 3 à 35 kg et coûtent de 30 000 à 40 000 $ – on grimpe autour de 100 000 $ en moyenne en incluant leur intégration à la chaîne de production.

Plusieurs programmes de financement existent pour des projets de R-D liés à l’industrie 4.0 et à la robotique, en collaboration ou non avec des chercheurs – MITACS, CNRC, CRNSG, CRSH, etc.

  1. Entreprises recherchées!

L’Université de Sherbrooke est proactive en matière de formation et de recherche en robotique, et les entreprises peuvent en profiter, souligne Alexis Lussier Desbiens, professeur adjoint et chercheur à la Faculté de génie de l’UdeS.

Le nouveau programme de formation Enabling Technologies for Collaborative Robotics in Manufacturing (CoRoM) en est un bon exemple : les étudiants inscrits devront notamment mener des projets de recherche avec l’industrie et faire des stages en entreprise. Une belle occasion de recruter du personnel en cette ère de rareté de main-d’œuvre! Déjà, dix partenaires industriels ont adhéré à l’initiative, dont trois entreprises de Sherbrooke – Exonetik, Merkur et SECM-GT International. Serez-vous la prochaine?

Parallèlement, l’Université de Sherbrooke a mis sur pied le premier programme canadien en génie robotique, et des étudiants sont disponibles dès cet automne pour le premier de leurs cinq stages. Faites vite : soumettez votre offre de stage d’ici le 29 mai!

  1. Point bonus 😉

Les dirigeants d’IntelliLab.org ont abordé une tendance qui prend de la force dans la mouvance de l’internet des objets et de la connectivité : la servicitisation…! Le concept fait référence à une entreprise qui fait évoluer son modèle d’affaires pour non plus vendre des produits, mais vendre des services, des résultats à ses clients.

Par exemple, expose Luis Antonio De Santa-Eulalia, un producteur de turbines d’avion qui en vient à offrir des services d’optimisation sur n’importe quelle marque de turbine en « vendant » à ses clients l’avantage d’heures de vol prolongées. À réfléchir dans un prochain plan stratégique!

» Présentation de l’Université de Sherbrooke

» Présentation d’IntelliLab.org

» Présentation de STIM

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