14 février 2014

Résoudre une énigme qui plane depuis les 20 dernières années dans le domaine de la supraconductivité : voilà ce que vient de réussir une équipe internationale dirigée par trois physiciens de l’Université de Sherbrooke. Leur découverte majeure vient d’ailleurs d’être publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications.
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Avec leurs collègues internationaux, Gaël Grissonnanche, doctorant en physique et premier auteur de l’étude, Louis Taillefer, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en matériaux quantiques et investigateur sénior de l’étude, et Nicolas Doiron-Leyraud, professeur au Département de physique, ont identifié l’un des principaux mécanismes qui limitent la température critique à laquelle s’exprime l’état supraconducteur des cuprates.

Gaël Grissonnanche, Nicolas Doiron-Leyraud et Louis Taillefer

Les cuprates sont des oxydes de cuivre et s’avèrent les plus prometteurs des matériaux supraconducteurs. Ils deviennent supraconducteurs – c’est-à-dire qu’ils n’opposent plus aucune résistance au passage du courant électrique – à -150 °C, soit la plus «haute» température connue.
Grâce à un apparaillage conçu à Sherbrooke, l’équipe de scientifiques a réussi à mesurer le champ magnétique critique des cuprates, une première internationale.
Surprise : les physiciens sherbrookois ont observé un phénomène confirmant que la chute de température critique est causée par l’apparition soudaine d’une phase électronique distincte, qui entre en compétition avec la supraconductivité.
Cette découverte majeure ouvre la voie à de nouvelles pistes pour augmenter la température critique des supraconducteurs. «Si cet état pouvait persister à température ambiante, notre monde technologique serait profondément transformé», souligne Louis Taillefer.
Source : Université de Sherbrooke
Crédit photo : Michel Caron