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26 mai 2017
Exportations : un portrait d’aujourd’hui et de demain
Auteur : Maude M. Sévigny
Le 24 mai 2017, Peter Hall, économiste en chef d’Exportations et développement Canada (EDC), débarquait à Sherbrooke dans le cadre de la tournée « Parlons exportations ». Lors d’un déjeuner devant une centaine d’entrepreneurs et investisseurs, il a abordé la réalité actuelle en matière d’exportations et a partagé avec l’auditoire constats, conseils et prévisions pour les années à venir.
À l’ère de Trump, qui prône un protectionnisme marqué, prenons d’abord un moment pour nous demander si mettre un terme à la mondialisation serait envisageable, même si la réponse à la question est déjà évidente… Peter Hall considère quatre grands éléments :
- Plutôt que de barrer la route au commerce et aux imports/exports par des réglementations ou des lois, dans une optique protectionniste, il serait plus efficace de stimuler l’investissement intérieur pour pallier le manque de flux commerciaux avec l’étranger.
- Les entraves aux échanges commerciaux nuiront aux États-Unis plutôt que de leur bénéficier, et favoriseront les pays importateurs, qui, dans leur désir de se démarquer, deviendront plus compétitifs et plus agressifs.
- Hall a donné son avis sur le célèbre slogan de l’actuel Président des États-Unis, « Make America Great Again ». Il déclarait « It’s already great! », et complétait en disant que lorsque les emplois et les prix sont stables ou qu’ils connaissent une croissance, il faut faire confiance au marché et ne pas tenter de tout changer. Comme le veut le dicton : pourquoi tenter de réparer ce qui n’est pas brisé? Il compare donc Donald Trump à une « wrecking ball », un instrument de démolition, avec ses plans de mur tarifaire, entre autres.
- La technologie est bien ancrée dans le monde commercial et elle crée et favorise les liens commerciaux à l’international. Ce n’est pas le protectionnisme qui la fera disparaître, les liens seront toujours là.
Les prévisions d’EDC
Peter Hall a ciblé trois des pays qui recèlent des opportunités d’exportations pour les années à venir : “India is the next China, don’t give up on Bresil and Russia will come back”, résume-t-il, en ajoutant que, lorsqu’il regarde le monde d’aujourd’hui, il voit de la croissance et des opportunités. Les exportations du Canada, par exemple, ont connu une croissance générale de 5% depuis la dernière année et ne cessent d’augmenter.
Le tableau des prévisions dressé par EDC montre les données et prévisions sur les exportations canadiennes de marchandises, classées par secteur. Deux secteurs se démarquent :
- Le secteur de l’aéronautique, qui est inclus dans notre filière Industries manufacturières et technologie de pointe, prévoit bondir de 17% en 2018.
- Le secteur canadien de l’énergie inclus les énergies durables, mais est composé en grande partie des produits pétroliers et des énergies fossiles. Les prévisions démontrent une hausse majeure des exportations pour 2017 avec une croissance de 18% et une stabilisation en 2018 avec une croissance de 7%.
» Voir le tableau des prévisions sectorielles | Exportations canadiennes de marchandises, par secteur.
Si on se tourne vers chez nous, le Québec étant une province « abritant un secteur manufacturier diversifié, les exportations connaîtront une progression plus modeste que dans les provinces tributaires des ressources naturelles. Malgré tout, les investissements prévus par les fabricants automobiles et l’accélération de la production des avions de la CSeries chez Bombardier […] viendront étayer la croissance des exportations québécoises.» (Source)
» Vous vous lancez dans l’exportation? EDC vous donne 6 conseils pratiques sous forme d’infographie :
Enjeux de main-d’œuvre
Le conférencier a abordé le fait que les enjeux rencontrés par les entreprises n’en sont pas de demande, mais bien de capacité. Notamment, plusieurs entreprises rencontrent des problèmes liés au manque de main-d’œuvre. Il est essentiel d’attirer un personnel qualifié et compétent, et le retenir.
D’abord, M. Hall avoue que l’économie actuelle manque de travailleurs qualifiés, notamment en raison de la main-d’œuvre vieillissante. Cependant, des solutions existent.
“A significant group is left behind: The Millennials, which is a mistake because they are a big economic force.” En effet, Peter Hall nous rappelle que les Milléniaux, qui ont entre 20 et 35 ans, sont critiques à l’économie puisque qu’ils vivent actuellement leurs premiers grands événements de consommateurs : première maison, première voiture, premiers enfants… et toutes les dépenses qui y sont liées. Aux États-Unis, on a vu le marché des maisons augmenter, les Milléniaux arrivent en force. Les entrepreneurs doivent être à leur écoute en tant qu’employés et comme consommateurs s’ils désirent voir leur entreprise bien ancrée pour les années à venir.
Un participant a demandé au conférencier s’il voyait la robotisation et l’utilisation d’intelligence artificielle comme une problématique mettant les emplois à risque. “Don’t feel guilty about mechanisation. It is not a threat, it’s a solution”, a répondu l’économiste. Il a ajouté que les gens peuvent toujours être embauchés, mais avec des qualifications différentes qu’auparavant. Le marché, les réalités et les technologies évoluent, les entreprises doivent emboîter le pas. Il complète en mentionnant qu’il y aura assez d’emplois pour pallier les postes remplacés par les robots.
L’intégration encore plus efficace des immigrants dans le marché du travail serait une autre solution concrète selon M. Hall pour combler le manque de personnel.
Pour conclure, Peter Hall y va d’un conseil pour les investisseurs et les entrepreneurs : “Growth is strong, businesses are growing, but some are holding back because of the risks. Well, these days, it is not too risky! Don’t be afraid to jump in the conversation.” En gros, il suggère d’oser. Osez vous lancer et échanger avec d’autres entrepreneurs si vous avez une idée d’entreprise; osez investir si vous le pouvez, c’est le moment.
Le rôle de Sherbrooke Innopole dans vos exportations
« En ce moment, le milieu sherbrookois de l’industrie manufacturière est en pleine croissance. Cette croissance dépend directement de la capacité d’exportation de nos entreprises, a déclaré Josée Fortin, Directrice générale de Sherbrooke Innopole, lors du déjeuner. Malgré le poids de certains risques, les opportunités sont bien présentes et je suis convaincue que nos entrepreneurs seront en excellente position pour saisir ces opportunités. L’équipe de Sherbrooke Innopole continuera d’être à leurs côtés pour les soutenir. » Rappelons que Sherbrooke Innopole offre tout un volet d’internationalisation avec son partenaire CQI. » Voyez plus de détails sur notre page.
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