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8 décembre 2017
Déjeuner du GATE // Des outils pour innover
Auteur : Maude M. Sévigny
L’innovation est la clé du succès? Peut-être, mais c’est une clé dorée qui demande temps, argent et énergie. Et la réalité des entreprises n’est pas toujours favorable à l’innovation. Or, plusieurs solutions sont accessibles et facilitatrices pour les entreprises, en tant qu’entreprises, osez y faire appel.
Le premier décembre dernier avait lieu le dernier déjeuner du GATE de 2017, sous le thème « S.Q.R.I – Des mesures concrètes touchant les entreprises », dans le contexte du lancement de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (S.Q.R.I.).
Animé par Pierre Lafrance, technoconseiller au réseau TransTech, le déjeuner-conférence a su clarifier l’apport potentiel des programmes de soutien à l’innovation pour les entreprises.
Patrick Lacroix, Gestionnaire de projets pour la MRI, Jérôme Cabana, spécialiste en développement des affaires chez Mitacs, Alain Simard, directeur du centre de recherche de Pyrotek, Sébastien Couture, directeur recherche et développement chez FilSpec, Josée Fortin, directrice générale de Sherbrooke Innopole, Marco Blouin, directeur général au Ministère de la Science et de l’Innovation, Pierre Lafrance, technoconseiller au réseau Trans-tech
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Une stratégie d’innovation aux mesures tangibles
Le premier conférencier, Marco Blouin, directeur général au Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec, a dévoilé les objectifs et les axes de la SQRI et a effectué un survol des mesures touchant concrètement les entreprises.
La stratégie concerne le manufacturier innovant, l’exportation des biens et services et l’entrepreneuriat. Ces orientations sont soutenues par trois piliers :
- L’innovation
- Le développement durable
- Les talents
La SQRI vise 3 grands objectifs en lien avec les piliers mentionnés. Ces trois objectifs serviront le but ultime : positionner le Québec parmi les 10 leaders de l’OCDE en matière de recherche et d’innovation, et ce, d’ici 2030. Pour atteindre sa vision, la SQRI s’est doté d’un plan d’action sur 5 ans et d’un investissement de 830 M$.
OBJECTIF 1 : Développer les talents, les compétences et la relève
OBJECTIF 2 : Accroître la capacité de la recherche et de l’innovation sous toutes ses formes
OBJECTIF 3 : Accélérer et amplifier le transfert et la commercialisation des innovations
Au total, 36 mesures sous forme de programmes de soutien très variés ainsi que 7 projets inspirants répondront aux défis rencontrés et visent l’amélioration du bien-être de la société québécoise.
» Voir tous les détails à propos de la SQRI sur le site web du MESI
» Consulter la stratégie dans sa totalité
M. Blouin expliquait que la stratégie serait mise en œuvre concrètement en renforçant les collaborations et synergies, ainsi qu’en coordonnant mieux les efforts de l’État et en faisant de l’État un catalyseur de changement. En effet, il soulignait entre autres que les divers ministères s’arrimeront plus efficacement pour réellement aider les entrepreneurs et les demandeurs. Il a ajouté que des mesures seront prises dans les achats publics afin de prioriser des innovations québécoises.
Comment les programmes de la SQRI ont favorisé l’innovation chez FilSpec
La présentation de la SQRI était suivie d’un témoignage industriel de Sébastien Couture, directeur de la R&D chez FilSpec, concepteur et fabricant de fils textiles techniques, qui a eu l’occasion de faire appel à deux programmes du MESI.
En septembre 2015, une idée de nouveau produit prend forme au sein de l’entreprise : un fil spécial avec cœur en fibre de verre qui servirait notamment dans les tissus anti-coupures et protégeant de l’électrocution. Aucun produit de ce type n’existe encore. « On s’est dit que cette idée était brevetable et qu’il fallait absolument qu’on la protège! », raconte M. Couture. Cela dit, le brevet en lui-même était d’une valeur d’environ 31,500 $, et le prototypage, les essais et les tests externes se chiffraient à 105,000 $ et peut-être plus. La Direction de FilSpec s’inquiète des coûts élevés. « Nous avions beaucoup d’innovations, mais très peu de brevets, c’était notre premier à ce moment-là », explique M. Couture.
Heureusement, deux programmes d’aide du MESI arrivent à la rescousse : Premier brevet et Passeport innovation.
Premier brevet : Le programme Premier brevet vise principalement à augmenter le nombre d’entreprises protégeant leurs actifs en propriété intellectuelle (PI) (Source : site web du MESI) Ce programme offre une aide financière de 50 % des dépenses admissibles et réalisées du projet, jusqu’à un maximum de 25 000 $.
Procédure :
- Remplir un formulaire de 4 pages
- Fournir les données financières requises
- Présenter l’offre de service du fournisseur (en l’occurrence, l’agent de brevet dans ce cas)
M. Couture donne quatre conseils à quiconque serait intéressé à participer au programme :
- Bien lire les critères d’admissibilité pour ce programme
- Télécharger et lire avec attention le guide de rédaction
- Répondre à chaque question et suivre le guide à la lettre
- Obtenir une offre de service détaillée du fournisseur
FilSpec a reçu le premier chèque 6 mois après l’envoi du formulaire, incluant quelques ajustements en raison de données manquantes. Ce soutien a permis à l’entreprise d’avoir son tout premier brevet et d’assurer sa propriété intellectuelle, c’est grâce à ce programme que FilSpec a pu innover entre autres avec sa technologie de filature AJ-Rigid Glass Core.
Quelques mois plus tard à peine après les démarches pour le premier programme, FilSpec travaille avec trois partenaires pour un projet innovant, qui demande aussi du soutien financier. Passeport innovation s’adressait directement au contexte rencontré par l’entreprise et l’expérience du programme Premier brevet avait pavé la voie. L’entreprise se lance donc dans le processus pour Passeport Innovation.
Passeport Innovation : Programme visant à soutenir les PME, les coopératives et les organismes à but non lucratif (OBNL) de développement social aux différentes étapes d’un projet de recherche et d’innovation et à les aider à renforcer leur capacité en matière d’innovation. (Source : site web du MESI)
Procédure :
- Remplir à la lettre le formulaire de 5 pages
- Présenter l’offre de services du fournisseur (dans ce cas-ci il s’agissait de plusieurs fournisseurs)
Deux moins à peine après le dépôt de la demande, FilSpec avait reçu le tout premier chèque d’aide financière de 25 000 $. Un peu moins d’un an plus tard, à la suite du rapport final du projet, l’entreprise reçoit son 2e chèque de 19 450 $.
« Des succès techniques, c’est bien beau et on en est fiers, témoignait M. Couture. Mais l’important, c’est de les vendre! Et l’aide du MESI nous a été très bénéfique. »
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Mitacs fait le pont entre les entreprises et les universités
Pour compléter l’offre de soutien à l’innovation pour les entreprises, c’est Jérome Cabana, spécialiste du développement des affaires chez Mitacs et affilié à l’Université de Sherbrooke, qui a pris la parole pour présenter Mitacs. Mitacs est un réseau de recherche international qui a comme mandat de stimuler l’innovation au Canada. En misant sur la chaîne d’approvisionnement du talent dans le domaine de la recherche, les programmes de Mitacs apportent de nombreux bénéfices pour les entreprises :
-Obtenir de l’aide tout au long du processus de demande : Les entreprises recevront de l’aide avant même la demande pour identifier les étudiants-clés. M. Cabana spécifiait que la majorité du temps, les demandes sont remplies par les étudiants ou les universités, ce qui simplifie la tâche des entrepreneurs.
– Accéder à de la nouvelle expertise et recruter du talent : des étudiants seront stagiaires ou partenaires au sein de l’entreprise, ce qui permettra à l’employeur de découvrir des employés potentiels. D’ailleurs, selon un sondage de Mitacs, 30% des entreprises auraient embauché au moins un de leur stagiaire à l’issue du projet.
– Tirer profit du budget de R-D : À la suite d’un sondage mené pour le programme Accéleration de Mitacs, ce sont 37% des entreprises qui ont pu lancer de nouveaux projets de R-D et 62% qui ont continué de développer la recherche découlant du projet.
– Développer de la PI (propriété intellectuelle) : Dans le même sondage, 26% ont développé ou amélioré un produit tandis que 66% ont dit que les résultats du projet ont été commercialisés ou le seront.
Mitacs soutient les petits comme les gros projets. Les programmes de Mitacs sont non-compétitifs, ce qui veut dire que tout projet admissible sera accepté. Quel type de projet est rencontre les critères? Tout ce qui touche la génération de nouvelles connaissances. Par exemple, l’achat de nouveaux équipements n’est pas éligible, mais l’utilisation de nouveaux équipement adaptée à la réalité des entreprises pourrait l’être.
Voici trois exemples de projets qui ont fait appel à Mitacs, afin d’illustrer la vaste portée des programmes :
- Alcoa Canada avec une analyse non destructive de soudure d’aluminium
- Domtar avec l’évaluation de l’efficacité de deux modèles de coaching exécutif
- Pyrotek inc, avec l’embauche de spécialistes en matériaux réfractaires pour un projet spécial
Mitacs a offert à Pyrotek une vision à long terme
En effet, Alain Simard directeur de la R&D chez Pyrotek Inc., a fait part de son expérience avec les programmes de Mitacs. Pyrotek œuvre dans l’industrie de l’aluminium, du béton sans ciment et du verre, et possède un centre de recherche à Sherbrooke.
« Quand on fait de la recherche, habituellement c’est pour comprendre les problèmes chez nos clients et arriver avec une solution. Tous les jours, il faut répondre à l’urgence, confie M. Simard. Ce qui nous manquait, c’était de la prospection, des nouvelles idées. On savait qu’il fallait explorer, mais on n’avait ni temps, ni argent, ni ressources dédiées pour le faire. »
Pyrotek a donc fait appel à Mitacs, qui a permis l’embauche et la formation d’une étudiante au doctorat pour des recherches en innovation. Elle a été soutenue et accompagnée par l’entreprise, à moindre risque. « Sa présence nous a offert la possibilité d’explorer de nouvelles idées et de tester des nouveaux collaborateurs. »
M. Simard explique que les démarches avec Mitacs ont été simples et que les réponses ont été rapides. Il ajoute qu’avec ces programmes, les fonds se rendaient directement et rapidement à l’étudiante. En contrepartie, il y a peu de financement pour les autres frais de recherches et d’équipement : « Ce n’est simplement pas le bon acteur pour le financement de cette portion », explique-t-il. Le projet sur trois ans comprenait six blocs, et l’une des conditions qui a rassuré les dirigeants de Pyrotek était la possibilité d’arrêt après chacun des blocs du projet réalisé. M. Simard a aussi relaté à quel point il a été ravi de la flexibilité et de la facilité de communication avec les intervenants avec qui il a fait affaire.
« Mitacs nous a réellement permis une vision à long terme.»
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Entreprises, vous avez devant vous plusieurs outils simples, à moindre risque, économiques et facilitateurs pour continuer à sortir des sentiers battus et à frayer votre chemin à travers l’innovation. Ces programmes sont là pour vous, profitez-en!
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