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Josée Blanchard

9 juin 2014

Cette semaine, je visite… Plasmosonic

Auteur : Josée Blanchard

Juste en lisant le nom de l’entreprise, on sait que ça va être techno! Cette semaine, je triche un peu, car cette entreprise est techniquement dans la filière de mon collègue Gordon Harling (Micro-nanotechnologies). Par contre, son produit a des applications en santé, alors je me le permets!

Des mots pour le dire…

alan_renaudin_w2Si je vous dis que Plasmosonic développe des biocapteurs plus efficaces grâce aux technologies d’ondes acoustiques de surface (Surface acoustic wave ou SAW)  et de résonance des plasmons de surface (Surface plasmon resonance ou SPR), je ne sais pas si vous êtes plus avancés… 🙂

Effectivement, ça semble un peu compliqué! Mais j’ai eu la chance de me faire expliquer le tout par un excellent vulgarisateur, le Dr Alan Renaudin. En plus de s’occuper du festival de vulgarisation « C’est plein de bon SciENceS », il est chercheur à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique de l’Université de Sherbrooke (3IT), mais aussi le cofondateur de Plasmosonic, Inc. avec le Dr Paul Charette.

Un peu de théorie!

La résonance des plasmons de surface, c’est un principe physique à la base d’une méthode de mesure de la liaison d’un élément biologique (molécule, bactérie…) sur un récepteur (surface métallique). Si vous voulez entrer plus profondément dans le côté technique, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sonance_plasmon_de_surface

Plasmosonic_wEn bref, un système de détection basé sur cette méthode est capable de détecter en temps réel la liaison de la particule au récepteur et cela sans aucun marqueur biochimique. Le produit développé par Plasmosonic ressemble à une puce électronique sur un substrat transparent avec des « circuits imprimés » en or. Un récepteur adapté à la particule qu’on souhaite détecter est fixé à la mince couche d’or.

Par exemple, le récepteur peut être un anticorps spécifique pour une protéine que l’on souhaite détecter et qui serait très peu concentrée dans un tout petit échantillon de liquide biologique, comme une goutte de sang par exemple. Les applications sont nombreuses, entre autres, pour des analyses alimentaires, environnementales ou même cliniques!

Nouveau ou pas?

« Ça existe déjà! » me direz-vous… En effet! Mais le problème avec les produits existants, c’est que le temps requis pour la détection est long et la procédure manque de spécificité.

C’est là que Plasmosonic intervient! Les liquides, à ces petites échelles, se déplacent en flux laminaires, soit en couches parallèles si vous préférez. Les particules qui sont dans les couches du haut ne se déplacent vers celles du bas que par diffusion, un processus lent. Elles sont donc indétectables pour un récepteur qui serait situé plus près des couches inférieures. Je vous entends me dire qu’il suffit de brasser! C’est vrai! Mais quand on travaille avec des quantités infinitésimales de liquide, brasser,  c’est plus facile à dire qu’à faire!

L’ingéniosité derrière le produit de Plasmosonic, c’est qu’ils ont intégré la technologie SAW à la technologie utilisée aujourd’hui dans les biocapteurs SPR. Ça aussi, c’était plus facile à dire qu’à faire! Il a fallu plusieurs années (5 jusqu’à maintenant) et plus d’un million de dollars, sans compter tous les cerveaux de disciplines différentes qui ont participés au développement (ingénieurs, biologistes, chimistes, électroniciens, mécaniciens des fluides…).

Tremblements de terre et tsunamis, nos alliés?

Pour reprendre les mots très imagés du Dr Renaudin, Plasmosonic a réussi à créer des tremblements de terre nanométriques à la surface du biocapteur, générant un brassage du liquide à la manière de nano-tsunamis!

Et si vous êtes incrédules, je vous invite à visionner cette courte vidéo présentant une goutte d’eau atteinte par ce tremblement de terre nanométrique et donc invisible à l’œil nu et une autre vidéo d’explication.

Cet effet apporte deux avantages à la technologie existante. Non seulement il amène toutes les molécules d’intérêt présentes dans l’échantillon liquide près du récepteur, mais il favorise aussi le « décrochage» des molécules qui s’y seraient liées de façon non spécifique, comme un tapis que l’on secoue pour enlever la poussière en surface. On réduit ainsi de 5 à 10 fois le temps requis pour la détection tout en augmentant sa spécificité.

Des élèves modèles!

Le plus beau dans tout ça, c’est que Plasmosonic a fait exactement ce qu’on suggère à nos promoteurs : ne pas développer votre produit seul dans votre coin! Allez voir vos clients et demandez-leur ce qu’ils en pensent, soyez à l’écoute de leurs besoins! (Attention de bien protéger votre propriété intellectuelle avant!)

Plasmosonic est allé voir le no 2 dans le domaine des appareils de lecture de biocapteurs : Horiba Jobin Yvon. Je caricature un peu, mais ils leur ont dit : « Que diriez-vous si Plasmosonic améliorait la technologie actuelle? Pour un coût comparable, elle serait plus rapide et plus efficace et vous seriez les premiers à l’amener sur le marché!!! »

Une offre difficile à refuser, vous en conviendrez! Ils collaborent donc au développement depuis les tous débuts de l’entreprise et ont même investi temps, argent et équipement dans le projet. C’est payant d’avoir un partenaire stratégique dès le début!

Non seulement c’est une certaine façon de sécuriser la clientèle, mais ça aide aussi à ouvrir la porte, avec l’aide d’autres partenaires tels que l’Accélérateur en création d’entreprises technologiques (ACET) ou encore DALSA TELEDYNE pour la production de la puce et E-tronics pour la conception de l’électronique, à plusieurs programmes d’aide financière (CRSNG, CNRC…).

À quand la commercialisation?

Le produit de Plasmosonic est au stade du prototype fonctionnel. Après un peu d’optimisation et une mise à l’échelle, ils seront fins prêts pour la commercialisation, d’ici environ 12 mois.

Josée

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